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Dworja
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Lejzer
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Golda Léa
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Ephraim
Mon grand père maternel était tailleur et maraîcher. Il est né à Sokolow en 1874, a vécu une partie de sa vie en France, a été réexpédié en Pologne pour être assassiné à Auschwitz en 1943. Comme mes deux grands-mères.
Mort d’un cancer à 52 ans, mon grand-père paternel a été enterré à Bagneux. C’est le seul qui a pu avoir une tombe.
Je ne les ai pas connus, ces vieux juifs. Alors, pour tous les quatre, j’imagine une sépulture où déposer leurs cendres, Je leur redonne le corps qu’on a voulu annihiler.
Avec des bribes de vies réelles, romancées, inventées. Posées comme le contraire d’un inventaire, elles témoignent.
Un journal du Bund, une gourde de poilu, un tcheynik, un bouquet de pivoines, trois boules de billard, une aspirine « Usines du Rhône », une tranche de jambon, une craie de tailleur, un sabre brisé, des barbelés, une boite de zyklon B, le rideau derrière lequel ma mère s’est cachée…
Les quatre derniers portraits de ceux qui n’ont pas pu poser.